1 - Interview
de G.J. ARNAUD par SLASH :
Cette interview à été publiés
dans "Slash 5" et "Slash 6".
La
version de l'interview proposée ici est inédite. Les questions sont
numérotées dans l'ordre où elles ont été posées. Il y a des "trous"
et des "bis". C'est ainsi que se présente une interview dans
son avant-dernière phase de rédaction.
Ce
mois-ci, le canard s’est posé chez G-J. Arnaud, auteur célèbre de la
plus grande saga de Science-Fiction jamais réalisée, soit soixante-deux
tomes de La Compagnie des Glaces. Mais la vie de G-J. Arnaud, prolifique
écrivain, ne s’arrête pas dans une quelconque gare. Jugez plutôt : à
69 ans, cet auteur s’est attelé à tous les genres : policier, espionnage,
aventure, fantastique... Au total, près de 400 oeuvres éditées et rééditées.
Prolifique est sans doute le mot qui lui convient.
1)
Dans la Cie des Glaces, et Les Chroniques Glaciaires,
votre passion pour les trains, et notamment pour les tractions vapeur
semble évidente. Comment vous est venue cette idée de concilier cette
passion avec des romans de science-fiction ?
J’avais
envie de développer certaines évolutions technologiques, comme le train,
l’électricité ou d’autres, afin de montrer qu’elles pouvaient avoir,
dans une situation extrême, une position dominante, voire tyrannique.
Comme j’aime bien les trains, j’ai commencé par eux... Et je suis resté
aux trains !
Mais La Compagnie des Glaces m’a néanmoins permis de dénoncer
d’autres technologies comme, par exemple, l’énergie nucléaire.
2)
Lorsque vous avez débuté la Cie des Glaces, aviez-vous l’intention
(même lointaine) de créer la plus vaste épopée de toute la science-fiction
?
Avant
la Compagnie, je n’étais pas vraiment intéressé par la Science-Fiction.
J’écrivais beaucoup de polars, hormis trois livres en anticipation dans
les années 70. Pour la Compagnie, l’univers de la science-fiction
était le seul à se prêter au développement de mes thèmes. N’étant pas
grand amateur de ce genre littéraire, si l’on excepte quelques chefs
d’œuvres tels que les Chroniques Martiennes ou Demain les
Chiens, je n’avais que peu d’expérience dans ce domaine. Mais je
me suis rendu compte que par symbiose, je pouvais bâtir des schémas
de science-fiction pour la Compagnie.
J’étais parti pour trois, quatre volumes, moi ! Pas 62 !!!
Je pensais surtout à ces fameuses technologies que je voulais mettre
en pièces.
Lors de la sortie du premier tome de La Compagnie des Glaces,
est paru un article délirant dans Libération. Je me suis dit
alors que j’étais peut-être un petit génie (rires).
Mais j’ai eu envie d’approfondir et d’amplifier l’histoire. Je me suis
fixé comme objectif dix, voire quinze volumes. Et ainsi de suite. Finalement
il y eut soixante deux volumes, sur douze ans.
3)
Qu’est-ce qui vous a poussé à revenir sur le Cycle des Glaces,
avec les Rails d’incertitude, six ans plus tard ?
Quand
j’ai terminé la Compagnie, j’étais content. Puis, au bout de
quelques mois, ça me manquait énormément. C’était devenu comme
une tradition chez moi, six mois par an, assis à la place où je suis
aujourd’hui, je faisais mes Compagnies des Glaces.
Des lecteurs m’ont écrit qu’ils auraient aimé voir certaines situations
développées. C’est ainsi que j’ai commencé à écrire un " spin-off
", les Rails d’incertitude. J’en ai ensuite écrit deux autres,
Les illuminés et Le sang du monde.
Chaque volume développe un détail laissé dans l’ombre lors du Cycle.
Pour Les illuminés, il s’agit de l’histoire d’un pape, réfugié
dans le nord, qui avait donné naissance à une religion. Le troisième
développe le thème de l’apparition des roux. Le quatrième tome sera
sur l’origine des Ragus, au Canada.
Dans un prochain livre, j’ai envie de remonter le temps jusqu’à la période
de "la grande panique" et les prémices de la glaciation, souvent
citée dans la Compagnie.
Les six ans de décalage sont des questions d’éditeur. J’avais proposé
mes "spins-off" deux ans après la fin des Compagnies,
mais il n’y a pas eu d’échos.
Les éditions du Fleuve Noir ont traversé des périodes d’incertitude...
Oui, il y a eu un grand flottement au Fleuve Noir à cette époque, et
même avant que je termine la Compagnie des Glaces. L’équipe a
changé, ils voulaient "sabrer" tout le monde. Ils ont laissé
partir des gens comme Houssin, Brussolo, avant de se rendre compte que
ces auteurs faisaient partie de la base du Fleuve Noir.
Actuellement, le Fleuve Noir est bien repris en mains. Mais il y a encore
des choses que je ne comprends pas : cet éclatement de la collection
en quatre sous collections, par exemple. Ou le système des directeurs
de collection. Avant, on avait un directeur littéraire, et son adjoint.
Aujourd’hui, il y en a beaucoup, mal payés, qui touchent de surcroît
un pourcentage sur les ventes. Alors, est-ce qu’un jeune auteur débutant
les intéressera autant qu’un vieux briscard ?
(le chat monte sur le magnétophone)
Le manque d’unité du Fleuve Noir depuis sa création fait d’ailleurs
qu’il n’y a jamais eu d’ouvrage de référence consacré au Fleuve
Noir, alors que c’est une collection très ancienne.
Vous
pouvez faire plus de "spin-off " qu’il y a eut de Compagnie
des Glaces ?
(rires).
Oui, bien sûr. Pas de problème ! Mais je me contenterai d’en faire deux
par an. Avec les rééditions de la Compagnie, il faut laisser
le temps au temps, et surtout laisser aux Libraires le temps d’écouler
les dix mille exemplaires qui sortent à chaque réédition.
7)
La Compagnie des Glaces a été rééditée deux fois, et à chaque
fois vous entraînez dans votre sillage une nouvelle génération de lecteurs.
Comment expliquez-vous que vos livres ne vieillissent pas ?
On
peut se demander pourquoi. Il y a sans doute beaucoup de problèmes actuels
que j’ai frôlé ou approché, des problèmes qui souvent n’ont pas été
résolus.
L’histoire est un éternel recommencement et le hasard veut que La Compagnie
soit à nouveau d’actualité.
On m’a dit un jour que la Compagnie était une science-fiction
de récupération. Des gens, perdus dans cet immensité glacée, passent
leur temps à utiliser à fond tous les déchets que les civilisations
précédentes ont laissées. Si l’on prend le Cycle dans son ensemble,
on a affaire à des gens paumés, et sans grande imagination.
5)
Dans les Rails d’incertitude, vous parlez de locomotives à vapeur
roulant directement sur la glace. Or le poids d’une vapeur de type Atlantic
221 est de 69 tonnes, réparti sur 4 roues, avec un centre de gravité
particulièrement haut. Vous n’expliquez pas dans votre livre comment
une loco peut rouler ainsi ?
Il
y a peut être là une petite erreur technique de ma part. Je ne me suis
pas posé autant de questions, je l’avoue (rires).
6)
Envisagez-vous une suite (après le réchauffement du soleil) au Cycle
des Glaces ?
Non.
Peut-être un "spin-off", pourquoi pas ?
9)
Vous écrivez des romans dans tous les domaines littéraires. Qu’est-ce
qui vous motive ? Quel est votre domaine préféré ?
Je
passe d’un domaine à l’autre par curiosité. J’ai tellement ramé à mes
débuts que, lorsque l’on me proposait quelque chose à écrire, peu importe
le genre, je l’acceptais. Et même plus tard, par exemple lorsque Daniel
Riche m’a proposé d’écrire des "gore", j’ai accepté.
J’étais très mal payé quand j’ai commencé. Alors j’écrivais beaucoup.
Une année, j’ai écrit jusqu’à 27 livres. Mais pas des chefs d’oeuvres
(rires). J’ai même écrit des bouquins érotiques en trois jours ! Financièrement,
c’était intéressant ! Voilà pour les calculs bassement matérialistes.
Quand un roman me passionne, je prends mon temps. Ce que j’aime le plus
écrire sont les romans policiers.
10)
Adoptez-vous un style et une construction de récit de façon radicalement
différente lorsque vous passez d’un genre à l’autre ?
Oui,
malgré tout.
La Compagnie des Glaces a été écrite très vite, souvent un peu
à la diable. Mais je ne veux pas la corriger. Cela fait partie de l’époque.
Pour le polar, j’ai un style plus recherché.
Avec
le temps, le style, la manière d’écrire changent aussi. Au début, on
a des modèles ; après, on s’en dégage.
Je travaille beaucoup plus mes bouquins maintenant, je n’hésite pas
à les réécrire.
12)
La manière d’écrire et de captiver le lecteur a-t-elle changé en un
demi-siècle ?
Les
besoins des lecteurs changent aussi. Par moments, dans les oeuvres actuelles,
les styles sont rapides, nerveux, j’ai l’impression d’assister à des
clips. Avant, on entrait dans des explications infinies. On considère
aujourd’hui le lecteur comme quelqu’un de plus intelligent, apte à deviner
les choses.
Dans le roman noir, on compte un peu trop sur les effets, mais on oublie
un peu l’intrigue. Un peu comme le cinéma américain.
13)
Actuellement, l’Imaginaire connaît un regain d’activité, mais la curiosité
d’une rencontre avec les extraterrestres prime sur les autres thèmes
? Pensez-vous qu’il s’agisse là d’un phénomène lié à l'approche de l‘an
2000 ?
Qu’est-ce
que le passage à l’an 2000 ? une année de plus, c’est tout. Je suis
agnostique. Je me garde d’extrapoler sur tout ces phénomènes. Je suis
contre tout ce qui embobine les gens, ce qui les fait se ruer à 100000
ou un million de personnes... Excepté les manifestations d’indignation
populaire.
Quant aux extraterrestres, toutes ces histoires autour de cette pseudo
autopsie de Roswell, c’est quand même minable ! Je ne sais pas si ça
ne doit pas remettre les idées en place, les gens doivent bien s’en
rendre compte.
Par contre, la réussite de ce petit robot pas plus grand que ça, sur
Mars, est une nouvelle qui me fait rêver. L’idée qu’il peut y avoir
un peu d’eau, une trace de vie sur Mars, c’est formidable ! Peut être
un jour pourra t’on découvrir, quelque part, des traces d’animaux fossilisés,
ou une trace de civilisation, pourquoi pas ?
15bis)
Ne pensez-vous pas que la mondialisation amènera, avec ou sans période
glaciaire, à une concentration du pouvoir entre une poignée de sociétés
toutes puissantes ?
J’aime
bien dénoncer les pouvoirs des grands trusts, et pas seulement dans
la Compagnie. Dans la Compagnie des Glaces, il y a des
trains qui transportent des milliers de personnes d’un endroit à un
autre, en fonction du travail qu’il y a à faire, utilisés épisodiquement.
J’avais inventé le minimum calorique insuffisant, il y a aujourd’hui
le RMI très insuffisant.
Adaptations
TV ?
Je
n’ai en principe aucun droit de regard. J’ai eu onze adaptations TV.
Les cinq premières, c’était n’importe quoi. Le réalisateur piquait dans
un bouquin ou un autre. Ensuite, on m’a soumis le scénario à chaque
fois.
J’ai écrit un scénario sur un épisode du Lyonnais, l’histoire d’un policier
beur et un français, ça s’appelait "L'argent flambé". Mais
c’est agaçant, un scénario, parce qu’il y a beaucoup d’intervenants,
et c’est très long à bâtir. Ca peut être remis en question à n’importe
quel moment.
J’ai fait un Cinq dernières minutes qui n’a pas été tourné. Ainsi
que deux pièces de théâtre.
Il y a actuellement une option, qui court jusqu’en avril, concernant
une adaptation TV, pour quatre ou cinq films, je crois, prise par France
Television et M6, en coproduction. Je ne sais pas encore si ces épisodes
vont être effectivement tournés.
16)
Si vous aviez un livre ultime à écrire, quel message voudriez-vous faire
passer ?
Il
y a tellement de choses qui me viennent en tête... J’aimerais faire
passer un message d’espoir. Par exemple j’ai été très écologiste, puis
je me suis rendu compte que certaines choses étaient truquées. Ne sont-ils
pas un peu réactionnaires ? J’ai l’impression qu’ils ne croient plus
en l’homme. Je crois en l’homme. Je pense qu’il est capable d’enrayer
ses dérives, de résoudre ses problèmes. Quand on voit d’où vient l’humanité,
on s’aperçoit que l’on a d’énormes possibilités.
Les faits divers ont toujours existé. Mais aujourd’hui on ne parle que
de ça, que des drames épouvantables.
Depuis des siècles, on nous culpabilise. La religion, le colonialisme,
l’écologie, le chômage, le machisme... Il faut passer au delà de ça.
Il faut avoir foi en l’homme.
- Interview de G-J ARNAUD
par Jean-Maurice POIROT :
J.-M. Poirot : "Comment vous est venue l'idée
de départ de la Compagnie des Glaces ?
G.-J. ARNAUD : Je voulais faire un livre
"technologique" et montrer la domination qui pouvait en découler. J'ai
d'abord pensé à un univers nucléaire puis automobile, et finalement
j'ai choisi le train (Je suis un passionné de trains à vapeur). Bien
que je ne sois pas au départ un grand fanatique de Science-Fiction (!),
j'ai choisi un décor de ce type. Ma première idée était de faire se
dérouler l'action sur une planète désertique et / ou marécageuse, mais
ma femme m'a conseillé de mettre en place un décor glacé. Elle connaît
en effet mon aversion pour le froid et m'a donc poussé à faire des descriptions
où tout mon dégoût ressortirait mieux. Elle trouve que j'excelle dans
ce que je déteste... Au début, je n'étais parti que pour un livre, mais
un très bon article de Libération m'a poussé à en écrire un deuxième,
lequel m'amenait à en faire un troisième. Et au fur et à mesure que
je fouillais ce monde, des personnages, des lieux me conduisaient à
écrire une suite, puis une autre. A un moment, je pensais arrêter mon
cycle à vingt tomes, puis à trente. J'en ai écrit soixante deux ! Un
soixante roisième est d'ailleurs en écriture.
JMP : Pourquoi y-a-t-il eu un tel intervalle
entre Les Chroniques de la Grande Séparation (Les Croisés de Mara, Les
Monarques de Bi et Lazaret Trois) et le Compagnie des Glaces ?
GJA : C'est un problème d'édition. J'écrivais
des livres d'espionnage, des livres policiers et des livres d'angoisse
et je voulais faire de la la SF. J'ai donc écrit Les Chroniques de la
Grande Séparation, ce qu'au passage mes collègues de Fleuve Noir voyaient
d'un mauvais oil. Et puis j'ai repris mon travail d'écriture habituel.
Il faut dire qu'un espionnage me prend beaucoup de temps. Pour être
crédible, je dois réunir beaucoup de documentation, et ce temps là,
je ne le consacre pas à la SF. Au fait, les Éditions Fleuve Noir vont
rééditer les Chroniques et m'ont demandé d'inclure dans le coffret un
quatrième tome. Je suis en train d'y travailler.
JMP : Quels sont vos rapports avec la science
?
GJA : J'aime beaucoup plus la fantaisie que
la Science-Fiction elle-même. Je ne cherche pas à faire de prospective,
je m'essaye à l'anticipation plutôt qu'à la SF. Ce côté anticipation
m'a permis d'injecter de l'actualité de notre temps dans mon cycle.
Par exemple, les Cellules de Coordination Populaire viennent tout droit
du Cambodge dont on découvrait les horreurs de Pol Pot au même moment.
De plus, je suis plus intéressé par le monde économique que par le monde
scientifique. C'est d'ailleurs ma formation de départ.
JMP : Comptez-vous continuer longtemps d'explorer
les Chroniques Glaciaires ?
GJA : Vont bientôt sortir L'Oeil Parasite
et Planète Nomade. Je suis en train de créer une mini série dans la
la grande. Je veux raconter l'histoire de Bulb depuis Ophuichus IV jusqu'à
sa rencontre dans la Compagnie des Glaces. D'autre part, les lecteurs
que je rencontre me donnent des idées. Ce fut par exemple le cas pour
Les Survivants Crépusculaires, mais là, je ne tiens plus compte d'une
chronologie.
JMP : Il y a par exemple cet officier demi-roux
enfui en Zone Occidentale dont vous n'avez plus parlé.
GJA : Dans la vie, c'est comme ça ! Des gens
croisent nos vies et disparaissent. Et puis le Zone Occidentale s'engloutit
avec le réchauffement.
JMP : Il faudrait peut-être faire émigrer
les Roux vers le Nord.
GJA : La Zone est en effet située au Nord
de l'Irlande...
JMP : Y-a-t-il une clé dans le premier tome
(La Compagnie des Glaces) comme il y a une clé dans Les Mémoires d'une
Femme Française ?
GJA : Il faudrait que je le relise... Une
phrase peut-être... En tout cas, c'est sa rencontre avec Yeuse qui crée
le déclic chez Lien Rag.
JMP : Avez-vous été contacté pour faire un
film à partir de votre cycle ?
GJA : Les droits ont été achetés par la SFP
et un producteur indépendant. Ils ont été confiés à Dominique Laurent,
producteur, qui a mis en route un programme mêlant l'Italie, l'Allemagne,
l'Angleterre et le Canada. À travers le Canada, un scénariste des États-Unis
a été contacté, celui qui a fait les scénarios de New-York District
Blues. C'est marrant d'ailleurs cette affaire : le contact de Dominique
au Canada a trouvé une compagnie ferroviaire canadienne privée qui s'appelle
la Compagnie Arnaud ! En principe ce projet devrait aboutir en octobre
2000. Et puis je ne pense pas qu'avec tout l'argent qui a déjà été investi,
cette affaire capote.
JMP : Pourquoi y-a-t-il eu des droits si
élevés sur le jeu de rôle tiré du roman, droits qui ont tué le jeu ?
GJA : Des droits élevés ? Je n'ai touché
qu'un forfait.
JMP : Vous avez créé des émules. Des auteurs
se sont inspirés de votre monde pour créer leurs propres oeuvres. Qu'en
pensez-vous ?
GJA : C'est vrai que j'ai été plagié. Dans
la mesure où cela ne me gène pas et que mon éditeur ne s'y intéresse
pas, cela n'a pas d'importance.
JMP : (demande de sa femme) Pourquoi dans
certains volumes y-a-t-il tant de sexe ? Est-ce une demande des éditeurs,
des lecteurs ou un choix personnel ?
GJA : Cela dépend de mon humeur ! Il y a
des fois...
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